Le Saint-Mont raconté par Jean-Marie Lambert


Le Saint-Mont et son environnement au haut moyen-âge et à la période moderne Chronologie succincte de l'histoire du monastère et des débuts de Remiremont 620/2017 raconté par Jean-Marie Lambert
 
Habitants de Saint-Amé et des environs, nous sommes en présence d'un héritage fabuleux de quatorze siècles, dont les recherches universitaires les plus élaborées ont bouleversé nos connaissances depuis trente ans.
Aujourd'hui, l'archéologie, plus aiguisée, avec ses méthodes nouvelles et modernes, les pluridisciplinarités internationales qui se manifestent, vont sans doute nous apporter un complément riche d'informations jamais imaginées, même dans les rêves inespérés des historiens et chercheurs locaux.
Pressentie depuis déjà quelques années, la richesse archéologique et historique du site du Saint-Mont est appelée à grandir encore, pour le grand bonheur des habitants des lieux environnants qu'il faut pourtant encore motiver. Cette feuille résume nos connaissances issues des recherches les plus sérieuses, pour une connaissance appropriée, essentielle, et aussi pour éradiquer les idées fausses, nombreuses, toujours en vigueur dans l'imaginaire des populations alentour.


Chronologie

     - 620 Romaric et Amé, fondent un monastère féminin au Mont-Habend, vraisemblablement sur « des terres du fisc », soit, donc, du domaine royal.

Au côté du monastère féminin du Saint-Mont réside une petite communauté de clercs pour les nécessités religieuses et la direction spirituelle des moniales, ce qui en fait un monastère jumelé, appelé aussi monastère double.
Romaric et Amé ayant été moines à Luxeuil, la règle très stricte de Saint-Colomban y est peut-être observée. Mais on est ici en présence d'un monastère de filles de l'aristocratie et il est probable que cette règle était mâtinée de la règle suivie à Saint-Maurice d'Agaune d'où venait Saint-Amé, règle plus souple des moines d'orient.
La règle pratiquée à Saint-Maurice comportait notamment la « Laus Perennis » instaurée au Saint-Mont par Amé. L'abbé de Luxeuil dont dépendait la fondation du Saint-Mont avait proposé Amé comme premier abbé. Celui-ci désigna une abbesse ; « Macteflède », puis après le décès de celle-ci
« Ercantrude », pour diriger les filles, gardant pour lui la fonction de direction spirituelle des deux communautés, direction assumée après sa mort par Romaric..

    - 627 (ou 629?) Mort d'Amé dans « un rocher creux qu'il avait trouvé au flanc de la montagne, et dans lequel « il s'était préparé pour lui seul un logement étroit ». Rédaction d'une « vie d'Amé ».

         - 653 Mort de Romary. Son successeur à la tête du monastère sera Adelphe.

     - 670 Mort d'Adelphe à qui succède « Garichramme ».

     - 805 Séjour de Charlemagne à « Remiremont », le seul qui soit attesté avec certitude.

     - 817, 821, 825, 831, 834 et 836 Séjours de Louis-le-Pieux, (empereur de 814 à t 840) à  « Remiremont ».


     - 818 (17 mai?) Transfert du monastère dans la vallée, translation des corps des trois abbés Amé, Romaric et Adelphe. Adoption de la règle de Saint-Benoît. Rédaction d'une « vie de Romaric ».

Début Xe siècle Les moniales réintègrent le Saint-Mont lors des troubles provoquées par les invasions hongroises. Les corps saints sont transférés de nouveau au sommet du Saint-Mont.


    - 1020-1025 Richard, abbé de Saint-Vanne de Verdun s'installe avec quelques ermites au Saint-Mont.

    - 1049 Élévation des reliques des saints Amé et Romary.

    - 1060 (environ) Installation de chanoines réguliers de Saint-Augustin.

    - 1080 On connaît un certain Anténor installé avec quelques fidèles anachorètes au Saint-Mont. Sehère est de ceux-là. Après un séjour auprès d'Anténor, il fonde        un oratoire qui deviendra une abbaye à Chaumousey.

    - 1147 Adalbéron, Archevêque de Trèves, Légat du Saint-Siège, confirme les possessions du Prieuré du SaintMont placé sous la règle de Saint-Augustin.

    - 1169 Consécration de l'église du Saint-Mont par Pierre de Brixey évêque de Toul.

         La même année, il unit au prieuré la cure de Dommartin.

    - 1189 Consécration de l'autel de l'église du Saint-Mont en l'honneur de Saint-Pierre et de Saint-Romary par Conrad Probus évêque de Toul.

    - 1300 Première mention (connue) de la paroisse de Celles.

         Fin du XIVe siècle Édification de la chapelle Saint-Michel.


    - 1478 Première mention de la chapelle Sainte-Marguerite.

    - 1623 Sous l'impulsion de l'abbesse Catherine de Lorraine qui veut réformer la vie des religieux du Saint-Mont, es bénédictins de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe                        remplacent les augustins.

        - 1663 Incendie du monastère.

        - 1665 Visites au Saint-Mont du cardinal de Retz et du bénédictin Gabriel Bucelin.

        - 1696 Visite de Dom Ruinart et de Dom Mabillon.

        - 1735 Reconstruction du monastère après un incendie.

        - 1741 à 1746 Aménagement de la plate-forme après destruction d'un énorme rocher au sommet 1790 Suppression des ordres religieux (Décret de la Constituante).             Dispersion des moines.

         - 1819 Vente de l'église du Saint-Mont et des bâtiments du prieuré.

         - 1949 On replace des reliques des saint fondateurs au sommet de Saint-Mont.

         - 1953 Fête du 1300 ème anniversaire de la mort de Saint-Romary.

         - 1965 Début des fouilles archéologiques sous l'impulsion de M. Émile Rouillon.

         - 2015 Achat par la commune de Saint-Amé de l'ensemble de la pointe sommitale du Saint-Mont.

         - 2016 Création d'une Association pour la sauvegarde et la promotion du Saint-Mont.

        -  2020 En prévision, fête du 1400 ème anniversaire de l'installation des religieuses et religieux au Saint-Mont.